mercredi 25 juillet 2007

Augmentation de 50% des affaires de corruption jugées en 2006

RABAT - Les affaires de corruption déférées devant les tribunaux au Maroc ont augmenté de près de 50% en un an passant de 3.948 en 2005 à 5.891 en 2006, a affirmé le ministre de la Justice Mohamed Bouzoubaâ

Cité jeudi par l'agence marocaine MAP, ce dernier, qui répondait mercredi à une question orale à la Chambre des conseillers (sénat), a précisé qu'en 2006 5.862 personnes avaient été impliquées dans ces affaires.

Selon lui, la "répression judiciaire de la corruption est l'une des priorités du programme d'action du ministère qui applique le plan gouvernemental de lutte contre ce phénomène".
"Le ministère, a-t-il expliqué, a entrepris d'importantes actions aux niveaux législatif et judiciaire pour faire face à la corruption par le biais de chantiers de réforme et de moralisation de l'administration".

Il a cité notamment "l'introduction de dispositions dépénalisant toute personne qui informerait les autorités judiciaires d'un acte de corruption en cours ou qui apporterait la preuve qu'elle avait été sous pression du fonctionnaire corrompu".

Par ailleurs, le gouvernement, en présence du roi Mohammed VI, a ratifié fin janvier la Convention de l'ONU contre la corruption.

Cependant pour Azedinne Akesbi, responsable de Transparency Maroc, le nombre de poursuites judiciaires reste très faible. Il en veut pour preuve une enquête menée au mois juillet et août 2006 d'où il ressort que 60% des chefs de familles marocains ont déclaré avoir dû s'acquitter de pots de vin durant l'année écoulée.

"Si l'on compte 5,5 millions de foyers dans le royaume, vous pouvez constater que les poursuites judiciaires sont minimes comparées au phénomène", a-t-il indiqué à l'AFP.

M. Akesbi a par ailleurs estimé qu'il s'agit "pour la plupart du temps de +petits poissons+ et qu'il règne une impunité sur les grosses affaires citées par la presse". "Il y a eu des progrès mais beaucoup reste à faire", a-t-il ajouté.

En 2006, le Maroc a occupé la 79e position parmi 163 pays figurant dans le classement de Transparency International. En 2002, il occupait la 52e position.

Sa notation était passée de de 4,3 points en 1999 à 3,2 points en 2006".
L'Indice de perception de la corruption (IPC) est un classement réalisé après 16 sondages effectués par 10 institutions indépendantes sur le niveau de corruption d'un pays. La note va de 10, qui équivaut à une probité élevée, à 0, pour un pays très corrompu.

AFP
Mercredi 25 Juillet 2007

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