mercredi 25 juillet 2007

Les services de sécurité marocains identifient les trois protagonistes d’une vidéo d’Al Qaïda

Trois membres marocains de l’organisation Al Qaïda au Maghreb islamique ont été identifiés. En même temps, seize suspects, dont trois extradés dernièrement par la Libye, ont été déférés devant le procureur général du Roi près la Cour d’appel de Rabat.


Fin de suspense autour de l’identité des trois Marocains ayant fait apparition fin juin dernier sur une bande vidéo signée au nom d’Al Qaïda au Maghreb islamique, et diffusée sur Internet. Il s’agit de Mohamed Aghbalou, Hamam Bilal et Mohamed Réda Belhachmi, issus des quartiers populaires de la même circonscription de Béni Mekkada, à Tanger. Les trois suspects à la solde d’Abou Moussab Abdoul Ouadoud, chef de la branche maghrébine d’Al Qaïda, avaient dernièrement annoncé être prêts à perpétrer des attentats suicides contre le Royaume.
Une précédente enquête policière avait confirmé la fuite de l’un des trois suspects hors de Tanger, en direction des camps d’entraînement aménagés par Al Qaïda dans une région désertique située à la frontière entre l’Algérie et le Mali. Il s’agit de Mohamed Réda Belhachmi, lequel avait été cité dans une enquête effectuée à la suite de l’arrestation de Saïd Adghirni, qui purge, aujourd’hui, une peine de six ans de prison dans le centre de détention de Tanger.
Un avis de recherche, désignant les trois suspects comme étant des terroristes dangereux, accompagné de leurs photos, avait été lancé. L’apparition de ces suspects sur une bande vidéo avait confirmé leur fuite en Algérie, fief de la branche nord-africaine d’Al Qaïda (ancien Groupe salafiste pour la prédication et le combat). Les menaces proférées par les trois Marocains de cette organisation avaient mis en alerte les services de sécurité, engagés, en collaboration avec les services de renseignements espagnols, dans une course contre la montre pour contrer « des menaces terroristes avérées ». Le 6 juillet dernier, le ministre de l’Intérieur avait réuni à Rabat les hauts cadres de la Sécurité nationale en vue de parer à toute éventualité. Seize suspects ont été arrêtés depuis que le Maroc a décrété ce jour-là l’état d’alerte maximum.
Ces derniers ont été déférés lundi dernier devant le procureur général du Roi près la Cour d’appel de Rabat, avant d’être conduits à l’annexe à Salé de la même Cour. « Treize d’entre eux avaient été interpellés dans la région de Casablanca, alors que trois ont été extradés de Libye », avait révélé le ministre de la Justice, Mohamed Bouzoubaâ.
Lors de leur mise en examen lundi, les suspects se sont vus reprocher de graves chefs d’inculpation. Ils sont poursuivis pour « constitution de bande criminelle en vue de préparer et de commettre des actes terroristes », « atteinte grave à la sécurité publique par la violence et l’intimidation» et « appartenance à un groupe religieux extrémiste».
Ces arrestations interviennent alors que des informations font état d’infiltration à travers le Royaume de plusieurs membres de la branche maghrébine d’Al Qaïda.
Interrogé par ALM, Mohamed Darif, spécialiste des groupes terroristes d’Al Qaïda, a affirmé que « la crainte de voir les membres marocains de cette organisation rentrer dans le pays est toujours de mise, d’autant plus qu’un quatrième Marocain ayant fait apparition sur la bande vidéo du mois dernier n’a toujours pas été identifié ». La bande vidéo en question avait, en effet, montré quatre membres présumés de la branche marocaine d’Al Qaïda au Maghreb islamique.
L’enquête est toujours en cours pour déterminer le quatrième suspect de cette branche, présidée par le dénommé Abderrahman Al Maghribi.

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